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Julien Vandeleene – 3 millions d’euros pour conquérir le marché du parking partagé

#25 - Julien Vandeleene - 3 millions d'euros pour conquérir le marché du parking partagé

[PODCAST] Julien Vandeleene est le créateur de BePark, la société bruxelloise qui a développé le concept de « parksharing » : la mise à disposition de parkings privés non utilisés. Après 8 années passées à développer sa start-up en mode boostrapping, Julien Vandeleene nous explique pourquoi et comment il a décidé de lever 3.000.000 d’euros.

Ecoutez l’épisode 25 du Podcast Next Step avec Julien Vandeleene, fondateur de BePark

Julien Vandeleene - 3 millions d'euros pour conquérir le marché du parking partagé 1

[powerpress]

Elisa : Bienvenue à tous! Vous écoutez Next Step le podcast des entrepreneurs inspirants qui vous aident à passer à l’étape suivante. À chaque épisode, on vous propose de partir à la rencontre de personnes passionnées, d’écouter leurs parcours et de vous en inspirer. Pour vous accompagner et vous guider dans cette aventure, nous serons deux. Je m’appelle Elisa et j’assiste avec Tarik.

Tarik Hennen : Bonjour Elisa, bonjour tout le monde.

Elisa : Alors, comme vous le savez, nous sommes dans le studio de la Chambre de commerce de Bruxelles qui représente les intérêts des entreprises bruxelloises. Beci aide et accompagne ses membres dans le développement de leurs activités. Et bien sûr, on remercie Beci de rendre ce podcast possible.

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Elisa : Pour cet épisode, nous sommes ravis d’accueillir Julien Vandeleene

Julien : Bonjour tout le monde.

Elisa : Bienvenue dans Next Step. On est ravi de te recevoir. Tu es le fondateur de BePark, la société bruxelloise qui a développé le concept de parc sharing, c’est à dire la mise à disposition de parking privé non utilisé. Tu as fondé la société en 2011 et après huit ans passés à affiner votre business model, vous venez de lever 3 millions d’euros auprès d’un fonds luxembourgeois. Félicitations!

Julien : Merci.

Elisa : Mais si tu le veux bien, on va revenir au tout début de l’aventure. Qu’est ce qui t’a poussé à lancer BePark?

Julien : La genèse de l’idée est venue en fait en Erasmus. J’étais en déplacement à Boston et il y avait l’émergence du concept de parc sharing, la mise à disposition de particulier à particulier. Et moi, j’ai toujours voulu lancer ma société et je suivais un master en entrepreneuriat à Louvain la Neuve, à la Louvain School of Management, et on essaie évidemment de stimuler l’envie d’entreprendre dans chacun des cours. Et donc, dès la fin de mon cursus, j’ai voulu me lancer et donc j’ai repris entre guillemets cette idée que j’avais eu en Erasmus et j’ai voulu la développer sur mon marché qui était la Belgique et plus spécifiquement Bruxelles.

Elisa : Et alors, tu t’es entouré? Comment est ce que tu t’es lancé concrètement?

Julien : Donc voilà, moi j’avais très peu d’expérience parce que finalement, je sortais de l’université et donc l’encadrement était très important. Donc, j’ai eu des associés qui étaient très complémentaires, venant d’écoles différentes, avec des parcours différents et des cursus différents. Et surtout des premiers actionnaires, des serial entrepreneurs, ceux notamment qui avaient fondé Key Trade Bank, Skynet, Tunes, qui, eux, ont pu aussi mettre à profit leur expérience.

Elisa : Très bien. Alors bon, vous venez de le dire, de lever 3 millions d’euros. Donc, voilà huit ans après, là où, par exemple, des start up lèvent assez rapidement. Vous avez mis 8 ans. Comment est ce qu’on peut lever le voile là dessus? Parce qu’on sait que ce n’est pas toujours très rose et pas toujours très évident.

Julien : Mais quand on parle d’entrepreneuriat, on parle d’opportunité ou de nécessité. La levée de fonds, pour moi, c’est un peu la même chose. Est ce qu’on devait lever des fonds avant? Non, parce qu’aujourd’hui, on avait un business model où on pouvait bootstrap, ça veut dire investir au fur et à mesure, mais sur base des revenus qui étaient générés. C’est quelque chose qui est finalement assez sain alors qu’on n’avait pas rien levé parce qu’on avait quand même levé 600.000 euros.

Elisa : D’accord.

Julien : C’est 600.000 euros nous ont permis de faire les premiers échecs, que ça soit la recherche du business model, mais aussi les premiers échecs au développement et à l’exportation. Donc, une fois qu’on avait compris quelles avaient été nos échecs et ce sur quoi on pourrait réellement capitaliser. Ben alors, on s’est dit voilà. Là il y a une opportunité et donc on n’avait pas la nécessité de le faire. Par contre, on a eu l’opportunité et le bon investisseur avec la bonne vision. C’est surtout ça aussi.

Elisa : Donc l’objectif de Next Step, c’est vraiment un podcast de partage d’expérience et de transparence. Là, tu nous parles d’échec. Est ce que tu peux nous partager, voilà des choses que vous avez vécu. Et les leçons peut être à tirer de cela.

Julien : Oui, je pense que le parcours entrepreneurial, c’est une succession d’aventures, avec des hauts et des bas, beaucoup de bas, quelques hauts. Si je devais rétrospectivement un peu balayer le premier échec, je pense qu’on s’est développé à l’international beaucoup trop vite. En 2012, un an après la création, on était déjà en Espagne à gérer, entre guillemets, à exploiter une partie du parking du Bernabéu à Madrid, ce qui était une aberration totale, sachant qu’on n’avait pas encore de business model stable ici à Bruxelles.

Julien : Donc, le premier échec, c’était ça. On a fait pas mal d’échecs au niveau du recrutement aussi. Je pense qu’on a voulu trop tabler sur de l’économie et donc parfois chercher des profils qui qui correspondaient peut être moins à notre ADN au fil de la société, mais pour des raisons de coûts. Voilà. Et alors, si je devais dire l’échec le plus, le plus important était le manque de focus. Parce que je pense que, comme toute société, on est enclin dans notre développement à avoir beaucoup d’opportunités.

Julien : Beaucoup de demandes de clients. On a l’impression qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais finalement, on s’écarte très rapidement de notre ADN et de la vision de base. Et ça, ça a été aussi pour moi source de problématique. Alors on s’est recadré parce que justement, on a bien été entouré. Ça, c’était un élément important pour nous aussi et pour pouvoir pivoter finalement et revenir sur nos fondamentaux qui étaient vraiment solutionner une problématique réelle qui est la problématique de mobilité en améliorant les déplacements domicile travail.

Julien : Parce que même si ça paraît bête, le parking, c’est qu’il y a plein de bailleurs personna. Donc ça touche plein de problématiques différentes. Mais la problématique de l’employé ou de l’employeur ou du riverain pour se garer. Ce que je dis, les déplacements domicile travail, n’est pas la même que vous quand vous allez vous déplacer pour aller faire des courses ou un musée, ou encore vous qui vous déplacez dans une ville en tant que touriste.

Julien : Chaque fois, c’est des canaux de distribution différents et des cibles différentes. C’est souvent des techniques d’accès différents et je pense que nous, on a trouvé notre ADN à nous. C’était vraiment le domicile travail. Du point de vue des demandeurs.

Elisa : Très bien.

Julien : Voilà, après du point de vue des offreurs, on a aussi, au début, on faisait le particulier aussi. Après 4 mois, on a arrêté.

Elisa : Pourquoi?

Julien : Parce qu’il y a un moment où il faut choisir. En faisant moins, on le fera mieux et que c’était foncièrement des manières de gérer totalement différente, de gérer un parking d’une société où on doit gérer des technologies d’accès et gérer des opérations courantes n’est pas la même chose. Que faire juste de l’intermédiation à la Airbnb entre deux particuliers. Donc, on a complètement abandonné ce volet. Beaucoup de gens disent oui, mais non. Mais il y a de la demande. Certainement, mais ça sera pour quelqu’un d’autre.

Elisa : C’est ça, il y a assez de places sur le marché.

Julien : Voilà, tout à fait.

Elisa : Très bien. Justement, tu parlais de levée de fonds = nécessité ou voilà besoin. Donc, finalement, avec ces 3 millions d’euros de fonds luxembourgeois, qu’est ce que vous allez faire?

Julien : Nous, nous, c’est l’ensemble de la société. On s’est dit il y a un an. On s’est dit OK, ça fait 7 ans que la société était lancée. La problématique de mobilité a évolué. On voit aujourd’hui que nos villes sont envahies de manière positive par énormément de solutions de micro mobilité. On voit qu’aujourd’hui, il y a énormément de changements dans la manière dont les gens appréhendent la notion d’usage et de propriété. Et donc, tout ça a influencé notre marché, tant au niveau des propriétaires qui nous mettent à disposition l’actif qu’au niveau des clients qui utilisent ces places de parking.

Julien : Donc, on s’est dit il faut qu’on travaille un peu sur notre What How. Donc, c’est quoi notre vision? C’est quoi notre mission? C’est pas nos valeurs. Donc, on a fait un travail avec une société spécialisée et finalement, on s’est dit et nous, on fait notre vision. C’est vraiment d’améliorer la mobilité pour cette génération. Et la génération suivante. Et donc le fondamental de base c’était la mobilité qui était ce trait d’union avec le mobile. Après, on s’est dit OK, mais comment est ce qu’on peut faire ça?

Julien : Et je vais venir du coup du pourquoi la levée de fonds, c’est qu’on a remarqué qu’on avait un vrai rôle opérationnel et de connectivity, de connexion finalement avec tout un écosystème qui était en développement pour amener de la valeur sur toute une série de parties prenantes.

Elisa : Donc comme un facilitateur.

Julien : On a vraiment un rôle de facilitateur urbain entre des personnes qui détiennent des actifs et des personnes qui se déplacent dans la ville ou entre les villes. Et donc quand vous avez ce rôle de facilitateur et donc d’interconnexions dans un écosystème, il faut développer des ponts de connexion entre les différents interlocuteurs. Et on avait énormément d’intérêt de toute une série d’acteurs. Et donc, il fallait qu’on développe et qu’on arrive à ouvrir nos outils informatiques pour qu’on puisse se connecter et se greffer à des solutions tierces pour apporter de la valeur pour des utilisateurs, améliorer les parcours clients, etc. Etc. Et donc, c’est pour ça qu’on a levé. Donc c’était la première opportunité, c’était d’investir dans le développement. Le deuxième élément qui était lié à ça, c’est qu’on a opéré il y a un an, à cette même période, un pivot de service.

Julien : Et c’est là où je reprends le mot opportunité. Parce qu’en entrepreneuriat, c’est très important. C’est qu’on a une demande de nos clients, tant nos grands clients corporates, des sociétés de consultance, que nos clients propriétaires d’actifs, des grosses foncières immobilières. Ils nous ont dit mais nous, on a envie BePark d’utiliser ta technologie, ta solution digitale pour gérer nos propres locataires. Donc, on n’était plus du tout dans un rôle commercial d’exploitant. On est dans un rôle de mise à disposition de logiciels et d’outils et donc c’est comme ça que l’on s’est dit OK, mais donc il y a une demande de ce marché.

Julien : Ça reste cohérent par rapport à notre vision de base. Ça reste basé sur un business model qu’on connait et ça veut dire de l’abonnement, des revenus récurrents. C’est les mêmes clients et en plus de ça, ça nous permet d’amortir une technologie qu’on a développée pour nous mêmes et qu’on met à disposition à de tiers. Donc, on s’est dit là, par contre, y’a vraiment une opportunité, il faut qu’on creuse. Est ce qu’on crée notre société? Tout ça a été vite solutionné en disant non c’est vraiment la même ADN, c’est les mêmes clients. C’est juste une palette de services additionnels efficaces. Et donc, on a lancé plateforme qui est notre solution SAS, notre logiciel qui aujourd’hui cartonne, qu’on met à disposition de nos clients et ils payent un nombre d’euros par place. Alors, ils utilisent évidemment notre technologie d’accès digitale. Que ça soit des accès par application, par lecture de plaques, clavier à code intelligent, mais surtout d’avoir de la data derrière qui leur permette à eux de mieux appréhender leur parking.

Julien : De mieux aussi gérer parce que eux font face à toute une série d’évolutions dans leur gestion propre. Parce que quand on voit le new way of working, la nouvelle manière dont les gens aujourd’hui travaillent, directement ça affecte évidemment la manière dont le parking doit être géré. Et tout est optimisé.

Elisa : Très bien.

Julien : Donc ça, c’était vraiment. Et donc, c’est pour ça qu’on a voulu aussi lever ses fonds.

Elisa : Une dernière petite question puisque je pense que ça peut vraiment intéresser nos auditeurs. Donc, tu viens de faire une levée de fonds. Comment est ce que ça s’est passé en quelques mots? Et quels conseils tu pourrais donner et chose à faire et ne pas faire?

Julien : Alors ça s’est fait de manière, totalement, par hasard. Je ne cherchais pas. Il faut savoir qu’en 2000, sur les années 2017, on a eu une opération de levée de fonds qui a capoté ou à nouveau, c’était quelqu’un qui était venu vers nous, qui était intéressé. Donc, c’est pas toujours, ça ne marche pas toujours. Donc, il faut aussi savoir se relever parce que c’était 18 mois d’opérations avec des due diligence, avec beaucoup d’échanges avec le management pour finalement ne pas aboutir.

Ça aussi, ce n’était pas évident comme épreuve, mais là, on l’a surmonté. On a fait ce travail sur la vision et donc, c’est au moment où on cherche le moins que finalement, l’opportunité se profile et c’est ce qui s’est passé. J’ai été un rendez vous dans le bâtiment de Beci par hasard et un de vos locataire, j’ai croisé notre investisseur d’aujourd’hui sur le pied du palier. J’ai changé ma carte. Il est allé voir notre site et il s’avère qu’il gérait un fonds luxembourgeois pour sa famille.

Et je lui ai dit moi, plus jamais je veux rentrer dans des processus. Il m’a dit je te promets que dans 4 mois, c’est réglé. Il a tenu promesse.

Elisa : Tout ça grâce à Beci, en partie?

Julien : Indirectement (rires).

Tarik Hennen : Un rôle de facilitateur.

Julien : Exactement.

Elisa : Très bien. Bon écoute, je vais maintenant laisser la parole à Tarik, qui nous écoute depuis tout à l’heure. Voilà, c’est à toi.

Julien : Parfait, merci.

Tarik Hennen : Merci. Julien, toujours un plaisir de te revoir. Tu parles très bien. Tu parles comme un consultant.

Julien : Je ne suis pas consultant (rires).

Tarik Hennen : Non mais je veux dire, tu communiques toujours très bien sur la boite, la vision, etc. Tu fais partie de c’est, je ne vais pas dire McKinsey Boy, mais pas loin de la case dans laquelle on pourrait te mettre et prends ça comme un compliment. Maintenant, tu nous as parlé de ton envie d’apprendre et du fait que tu avais étudié ça à l’université. Finalement, entreprendre, y a deux manières, soit tu te jettes dans le bain et t’apprends.

Tarik Hennen : T’as ceux qui disent ça fait 40 ans que je fais ça. Ou tu vas l’apprendre, notamment à l’université. Pour ceux qui nous écoutent, qu’est ce que tu fais? Est ce que ça peut vraiment surprendre à l’université? Qui est ce qui devrait aller? Et qu’est ce qui ne devrait pas y aller?

Julien : Moi, je n’ai pas énormément de leçons à donner. Je vais juste faire part de mon expérience à moi. Moi, je ne viens pas du tout d’une famille entrepreneuriale, donc il y en a qui, qui vivent, qui baignent dans un un, dans une culture entrepreneuriale.

Julien : A la maison, j’ai deux parents médecins. J’ai pas du tout été éduqué dans l’entrepreneuriat. L’envie d’entreprendre, je pense qu’elle est venue de mes activités parascolaires. Que ça soit des mouvements de jeunesse, que ça soit le sport ou il y a aussi des manières d’entreprendre, que ça soit à l’internat. Je veux dire être un délégué de classe, lancer une équipe de rugby ou encore être chef scout. C’est une forme pour moi d’entrepreneuriat, de prise d’initiative.

Tarik Hennen : Ok donc voilà celui qui nous écoute aujourd’hui.

Julien : Celui qui veut se lancer…

Julien : Alors moi, je pense que, en tout cas, stimuler l’entrepreneuriat. Pour le stimuler. Il y a plusieurs manières, mais je pense que soit, c’est de travailler dans une startup qui va nous permettre de stimuler l’envie d’entreprendre. Soit c’est d’aller dans des formations spécifiques, que ce soit online ou que ce soit à l’université ou de hautes écoles, peu importe, qui ont pour rôle aussi de faire ce stimuli et donc de donner l’envie d’entreprendre, ce que moi j’ai eu.

Julien : Tous mes cours, que ce soit en Belgique ou au Canada, c’étaient des cours avec des case study, sur faire des business plan, de pouvoir travailler des opportunités et sur savoir travailler en équipe. Parce qu’entreprendre seul, c’est pas réellement l’entrepeunariat. Donc, c’était un master pluridisciplinaire. Je pense que Tanguy qui a fait le précédent podcast, il était aussi dans cette même formation. Et quand je vois le nombre d’entrepreneurs aujourd’hui qui viennent de ce type de formation, il y a quand même une corrélation directe.

Et donc, c’est d’apprendre à travailler avec des personnes qui sont complémentaires et travailler sur un projet. Je pense que oui, la formation, c’est utile, mais le fait que je pense de travailler dans une société, une start up peut l’être aussi. Moi, je me suis lancé presque directement, sachant que j’ai fait mon mémoire de fin d’études, dans une PME qui développait un produit, des couvertures de piscines. Donc, rien à voir. Mais c’est réellement ça aussi d’être en contact avec ces entrepreneurs qui m’ont donné l’envie d’entreprendre.

C’était, ça a été pour moi aussi le bon trait d’union entre la formation, qui était très pour moi académique, avec des études de cas, avec des témoignages, avec des travaux de groupe, un stage en entrepreneuriat qui était très formateur et qui m’a permis d’être en contact d’entrepreneurs qui m’ont donné l’envie d’entreprendre. Mais à un moment, il faut savoir se jeter à l’eau et ça, c’est jamais évident, mais il faut savoir y aller.

Tarik Hennen : J’ai rencontré Dorian, donc récemment, de ton équipe et il m’a dit quelque chose qui était, que finalement que pour se développer, notamment en National, c’était lui je pense. En tout cas, un formateur de dix minutes qui disait il faut recruter des intrapreneurs. Donc, si tu veux grandir, tu dois recruter des gens qui ont cette ADN.

Julien : Donc, un de mes associés, en effet Dorian, c’est tout à fait son ADN à lui. C’est pas spécialement la personne qui a l’idée. Par contre, c’est la personne qui sait s’approprier ou développer des idées au sein d’une organisation existante.

Il a eu un parcours complémentaire. Et chez nous, il s’est vraiment approprié son projet, qui est aujourd’hui en partie le sien, et s’est développé aussi des nouveaux axes de développement de produits, produits, marchés. Il y a plusieurs formes de développement et ça, pour moi, c’est c’est nécessaire parce qu’un entrepreneur ne peut pas gérer un projet de développement seul. Il y a des personnes plus que des employés qui doivent s’approprier le projet pour s’approprier le projet. Il y a une forme d’entrepreneuriat, c’est sûr.

Tarik Hennen : Je pense que c’est hyper important. Moi, je l’ai vécu aussi beaucoup. J’étais dans une start up. Quand tu vois finalement, même un employé peut vraiment avoir deux manières d’aborder son job. Tu peux trouver dans une startup ou pas dans une startup, il faut être conscient, c’est complètement différrent. Et même au sein d’une startup, au sein d’un corporate ou d’une boîte, tu peux avoir une entreprise, une approche entrepreneur de ton job ou pas. Et finalement, tu te rends compte.

Je le vois notamment chez Beci que t’as des gens qui ont des mentalités de fonctionnaires dans des startups, c’est souvent la catastrophe ou des mentalités de “Moi, je m’occupe de ça et pas du reste”, Et souvent, je crois qu’ils seront malheureux. Et à l’inverse, les sociétés plus établies ont besoin aussi de gens avec une approche entrepreneuriale de leurs fonctions.

Julien : Tout à fait, mais il y a des grands groupes, tu parlais de consultance qui aujourd’hui crée des espèces de task force sur des innovations et autres pour stimuler l’entrepreneuriat au sein de ces grands groupes.

Je pense que c’est aussi une excellente chose parce que qui dit startup et entrepreneuriat, et un moment on va devoir aussi coexister avec ces grands groupes et communiquer. Et donc, si on a des personnes au sein de ces grands groupes qui sont capables évidemment de comprendre les manières avec laquelle on pourrait collaborer. Pour nous, c’est positif.

Tarik Hennen : Mais encore une fois, dire on va faire une startup dans le grand groupe. Pour moi encore, ça, c’est un truc différent. Je parle vraiment de la fonction. Finalement, entreprendre, c’était de prendre un risque. Je pourrais avoir une entreprise dans une grande boîte de consultants. J’ai dit n’importe quoi et je fais le choix de développer une idée, c’est d’être entrepreneur. Finalement, c’est à dire tu renonces à un salaire, un statut. Tu dis, je crois que l’idée, c’est plus important et je vais construire. Et au delà, okay c’est très bien, on va lancer une boite dans la grande, dans la grande boîte.

Heureusement que ça existe, mais je pense réellement que c’est la même chose quand tu es un employé ou quand une mission, tu dis soit je fais ce qu’on me demande et je vais le faire du mieux que je peux. Un modèle ou l’autre, c’est dire, ben voilà, on me demande de faire A. Moi, je pense que je vais faire B et je suis prêt à prendre un risque par rapport à ça. Tout à fait. Et ce risque, c’est quoi? C’est qu’on va me mettre dehors. On va me donner mon C4. Et puis voilà, c’est vraiment ça. Et il faut pas, je ne pense pas qu’il faut attendre de dire notre grande boite va faire une startup et je vais aller dedans pour vraiment se positionner. C’est en tout cas ce que je pense. Il y a deux manières d’aborder tout ce qu’on fait. Peu importe le statut quo.

Julien : Et je pense que la notion de risque est compensée par la passion, puisque tu disais en introduction aussi. Pour moi, il faut être passionné aussi par ce qu’on fait et donc la genèse de l’envie d’entreprendre, doit venir vraiment d’une volonté, quitte à faire des sacrifices, que ça soit financier, en termes de temps.

Tarik Hennen : Le temps ou l’argent.

Julien : (Rires)

Tarik Hennen : Toujours pour revenir sur cet accompagnement. Tu vois, le comment s’entourer. Je crois qu’on est tous les deux passer par le réseau Entreprendre.

Julien : Tout à fait, oui.

Tarik Hennen : Peut être quelques mots sur cette expérience là.

Julien : Comme moi, j’ai eu le temps de me lancer puisque l’idée est venue en 2008. La société s’est créée en 2011 et que c’était ma formation. J’avais en tout cas connaissance de tous les outils d’accompagnement. Le Réseau Entreprendre en faisait partie. J’étais la première formation quand ils ont créé la cellule de Bruxelles. Bruxelles était la première en Belgique, réseau qui est basé sur d’excellentes valeurs qui viennent du nord de la France, un des Mulliez. La réciprocité, le partage d’expériences, etc.

Tarik Hennen : Pour créer des emplois, il faut créer des entrepreneurs.

Julien : Voilà, pour créer des emplois, il faut créer des entrepreneurs et c’est le partage. C’est la bienveillance. C’est toutes ces choses là. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un excellent coach, notamment Bruno Wattenbergh qui a pu me challenger. Et là, c’était vraiment pendant la phase entrepreneuriale recherche de business models, premiers questionnements dans le cadre du développement. Et puis, quelques années après, ils ont lancé un programme qui s’appelle le programme de croissance où là, j’ai eu la chance d’être accompagné par un autre typologie d’entrepreneur qu’est Augustin Wigny, qui, lui, avait connu des très grande croissance, des difficultés, un des fondateurs de Caméléon. Et aujourd’hui, finalement, il fait encore partie de l’aventure puisqu’il est président de notre conseil d’administration. Donc, on voit aussi que ces réseaux nous permettent de rencontrer des personnes qui ont des valeurs qui correspondent finalement aux ADN de la société et qui sont là parfois aussi pour rester sur du long terme.

Tarik Hennen : Je dirais, pour être passé par là aussi, un des grands, une des grandes valeurs de cet accompagnement, c’est que finalement, tu dois tout le temps faire des choix quand tu développes une entreprise. Et une des règles c’est celle de l’indépendance, donc ton coach ne peut pas investir ou s’intéresser, ne peut pas avoir de conflit d’intérêts. Et ça, je pense c’est essentiel parce que, finalement être entrepreneur, c’est avoir des problèmes à régler, tu as toujours un tas de gens qui vont te proposer de les régler, mais dans un sens qui les intéresse eux ou pas. Le fait d’avoir cette charte, je vais dire je pense que c’est vraiment assez unique de pouvoir avoir cette indépendance dans le conseil, tout en le maintenant dans la durée, parce que in fine, des gens qui s’enfoutent de faire affaire avec toi, il y en a plein aussi. Donc des gens qui acceptent de te suivre, de te voir évoluer. C’est rare d’avoir ce genre d’environnement.

Julien : Et plus que le coach, il y a aussi évidemment comme ça un réseau, tout le réseau d’entrepreneurs, et donc on peut aussi évidemment confronter nos problématiques à nos pairs qui sont dans des phases de développement qui sont souvent similaires dans des secteurs tout à fait différents.

Tarik Hennen : J’ai justement une dernière question. Je vais te demander d’être le coach des gens qui nous écoutent et qui veulent lancer des boîtes.

Tarik Hennen : Je rencontre tout le temps, toutes les semaines, qui ont une grande vision, une très belle vision. Et puis qui te disent le mot plateforme. Là j’ai envie de tomber de ma chaise. Parce qu’en fait il y a une grande vision et puis ils te disent le mot plateforme, et puis ça va aller. Puis tu te rends compte que, tu expliques ce n’est pas une plateforme qui donne une vision. Ça commence par le début. Donc, Airbnb, ça commence par les premiers bailleurs, les premiers locataires. Tes parkings ça commence par les premières personnes qui acceptent. Ça commence par la première personne qui acceptent. Est ce que tu peux aux gens qui nous écoutent et qu’ils disent je vais lancer une plateforme, tu peux nous raconter ou décrire les trois premiers mois de “OK. J’ai mon logiciel, qu’est ce qu’on fait les 3 premiers mois pour ouvrir les portes? Et avoir ces premiers utilisateurs?

Julien : Donc je m’en souviens encore très bien. Déjà, il faut avoir une vraie problématique de base. Le problème n’est pas qu’il n’y a pas de plateforme, non. Il y a un problème à résoudre et une plateforme logicielle peut aider à résoudre à ces problèmes. Le premier truc qu’il faut faire pour moi, c’est ce qu’on appelle un MVP. Le produit le plus base et le plus simpliste possible pour éviter de rentrer dans des développements qui sont trop importants. Ensuite, comment on a identifié cette problématique? On sait qui sont nos clients. Il faut aller se confronter à ses clients. Moi, je me souviens, le premier supermarché qu’on avait, c’était le supermarché Match de Forest. J’habitais à côté. Tous les soirs, j’allais avec des flyers avec des stagiaires et j’allais distribuer des Flyers aux riverains du quartier. Et c’est là où j’ai remarqué qu’il y avait des problématiques auxquelles je ne faisais pas attention. Il y avait beaucoup de gens qui ne venaient pas en voiture. Donc, c’est d’être confronté à ses clients.

Tarik Hennen : Alors il faut vraiment qu’on arrive au bout mais comment tu as convaincu ton premier bailleur? Le truc n’existait pas. Tu avais une idée, les riverains, la demande, les flyers. Donc, c’est toujours l’offre, la demande. Raconte comment tu as réussi à boucler.

Julien : Donc moi une plateforme, il y a un offreur et un vendeur, l’offreur qui était dans ce cas là le supermarché Match. Il n’avait rien à perdre. J’ai payé et je lui ai dit c’était un projet sociétal. On va solutionner la problématique locale de ton quartier et on va amener du flux sur le parking. Et ces gens vont peut être être venir acheter la boîte de lait et les tomates très, très grossièrement. Une fois que lui était d’accord, il a fallu trouver les clients et les clients, comme je l’ai dit, c’était du porte à porte. On distribuait des Flyers, on parlait même pas de SEO et de CV sur Internet. On était vraiment dans du business où on allait vraiment rencontrer nos clients et distribuer des Flyers. On a amené les contrats et on les faisait quasi signer sur place. Une fois qu’on avait ça, on avait quelques zéros de transactions. Et après, on s’est posé la question, ok on ne va pas pouvoir aller dans tous les supermarchés.

Tarik Hennen : On ne peut pas tout régler en même temps. On ne peut pas monétiser et convaincre, et parler de la valeur et de son intérêt à lui. Enfin, et pour conclure, en tout cas, tu peux lui parler des briques de lait qu’il va vendre et en même temps, de la vision de son quartier. Mais tu ne peux pas parler que de l’un ou de l’autre en fait?

Julien : Non. Pour moi, c’est un ensemble de choses parce que on ne se rend pas compte de la problématique des gens ou de leurs intérêts.Et donc, pour moi, il faut vraiment qu’ils adhèrent au concept. Mais en touchant, les problématiques qui lui sont fort sont chers à lui.

Elisa : Très bien. Bon, alors on va devoir conclure et pour cela, on a décidé de te poser quelques questions courtes. Tu ne dois surtout pas réfléchir et répondre le plus brièvement possible.

Julien : OK.

Elisa : Un conseil que tu aurais aimé qu’on te donne.

Julien : Savoir dire non.

Tarik Hennen : Le cliché qu’il faut oublier à jamais sur la vie des entrepreneurs.

Julien
Que tu roules en Mercedes.

Elisa : Une mauvaise habitude dont tu aimerais te débarrasser.

Julien : De première chose quand je me lève, c’est d’être connecté à mon téléphone.

Tarik Hennen : Le livre que tu aurais rêvé d’écrire.

Julien : Eric Rise, The Lean Startup

Elisa : Bon, très bien. Alors, c’est la fin de ce podcast.

Tarik Hennen : Parfait.

Elisa : Merci pour votre écoute. On espère vous avoir inspiré. Merci Julien. Merci Tarik. N’hésitez pas à commenter et à nous donner votre avis. On se retrouve très vite pour un prochain épisode.

Tous : Merci, merci, merci.

Tarik Hennen

Tarik Hennen

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